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Diplomatie Traditionnelle et Conservation du Patrimoine au Cameroun: Historique et Methodes

Cite this article as: Mamoudou M. A (2024). Diplomatie Traditionnelle et Conservation du Patrimoine au Cameroun: Historique et Methodes. Zamfara International Journal of Humanities, 3(1), 38-50. www.doi.org/10.36349/zamijoh.2025.v03i01.005

DIPLOMATIE TRADITIONNELLE ET CONSERVATION DU PATRIMOINE AU CAMEROUN: HISTORIQUE ET METHODES 

Mouhamadou Aminou Mamoudou
Département des Sciences Historiques,
Archéologiques et du Patrimoine
Université de Maroua, Cameroun

Resume: Cette étude vise à montrer la contribution des chefs traditionnels à la conservation du patrimoine culturel du Cameroun. Les chefferies traditionnelles ont été le maillon essentiel des sociétés traditionnelles africaines. Distinctement, en quoi la diplomatie traditionnelle garantie-t-elle la survie du patrimoine culturel au Cameroun? Cette méthodologie s’appuie sur les entretiens ainsi que l’observation des données recueillies via la démarche empirique effectuée dans tout le Cameroun. En plus de cela, cette recherche s’appuie sur les documents écrits et les sources orales. L’exploitation et l’analyse de ces données permettent de montrer que c’est via les manifestations culturelles que les chefs traditionnels parviennent à conserver ce patrimoine.

Keywords: Diplomacy, Heritage, Conservation, Traditional chiefdoms, Culture.

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Introduction

Le Cameroun est un pays multiculturel[1], sa diversité culturelle s’explique par son foisonnement ethnique. Pendant la période précoloniale, chaque peuple était géré par un chef autocratique détenteur de tous les pouvoirs. Une appellation spécifique est réservée pour chacun des chefs traditionnels, Lamido chez les Peuls du Nord-Cameroun, Fo chez les grassfield de l’Ouest, et King chez les Douala. Tous ces leaders sont des gardiens de leur tradition. Ce qui explique leur rôle prépondérant au sein de la société. Néanmoins, avec l’avènement de la colonisation, ces derniers ont perdu leur hégémonie d’antan, ils ne sont que des figurants à part leur rôle de gardiens de traditions. Pour sauvegarder leur tradition, malgré la restriction de leurs rôles politiques et économiques, ces seigneurs des terres ont recours à des manifestations culturelles. La conservation de ces patrimoines s’effectue via diverses activités culturelles organisées de part et d’autres peuples. Cette communication vise à montrer l’implication des chefs traditionnels dans la conservation du patrimoine culturel au Cameroun.

1. Perception de la Diplomatie Traditionnelle et du Patrimoine Culturel

Les entités sociopolitiques traditionnelles africaines en général et celles du Cameroun en particulier ont pratiqué des relations basées sur divers aspects. Ces relations sont aussi vieilles que l’histoire de l’humanité. Les acteurs de ces entités sociopolitiques traditionnelles du Cameroun avaient recours à un canal de coopération prépondérante appelé la diplomatie traditionnelle. Via ce canal, ces chefs de terre sont au contrôle de tout, c’est également le cas du patrimoine. Par leurs pouvoirs, ils sont aussi le gardien du patrimoine au Cameroun.

1.1. Diplomatie traditionnelle

La diplomatie traditionnelle a été un concept qui a suscité des débats et des controverses chez les européocentristes. Pendant longtemps, ces derniers ont considéré que ce terme est européen. Cependant, cela a été contredit par plusieurs africanistes à l’instar de Mamoudou (1999, 2004) ; Ndjidda Ali (2017) ; Mouhamadou Aminou Mamoudou (2019) ; Yasminatou Hamadou Oumarou (2020). La diplomatie traditionnelle se définit comme un ensemble de canaux et des mécanismes auxquels ont recours les communautés africaines pendant de générations pour gérer, prévenir et résoudre leurs conflits. Cette diplomatie s’appuie exclusivement sur la tradition. Le terme traditionnel utilisé ici n’est pas au sens péjoratif et n’implique pas une diplomatie au rabais. Par contre, elle s’appuie sur les canaux endogènes de prevention, de résolution des conflits et de promotion de la paix (Ndjidda Ali, 2017: 7).

Dans cette même perspective, Mamoudou lie la diplomatie traditionnelle à la tradition proprement dite. Elle est un moyen de la paix et des comportements raisonnables qui visent à édifier l’entente dans la société et à favoriser la culture pacifique. Cette diplomatie peut être cernée comme un mécanisme contre la violence. Elle s’appuie sur des normes, des principes et des valeurs issues des us et coutumes de la communauté pour ainsi sauvegarder la culture pacifique et la solidarité communautaire qui semble être son but principal (Mamoudou, 2019: 99). Ainsi, via les définitions de ces auteurs, l’on comprend que la diplomatie traditionnelle s’appuie exclusivement sur la culture. Elle milite qu’en faveur de la paix et en cas de conflits, elle a recours à des mécanismes endogènes de gestion, de prevention et de résolution pour pallier aux différends. Cette diplomatie est connue dans toutes les sociétés traditionnelles du Cameroun pendant la période précoloniale.

Dans le cadre de cette étude, la diplomatie se définit comme un ensemble des relations pacifiques et conflictuelles qu’entretiennent les chefferies traditionnelles. Elles utilisent les mécanismes de gestion, de prevention, de resolution endogènes pour gérer leurs différends. Subséquemment, les chefs traditionnels ont recours à cet art de gestion pour conserver leur patrimoine culturel.

1.2. Patrimoine culturel

Du latin patrimonium, le patrimoine présente une autre appellation en anglais heritage. Néanmoins, chez les romains, il a une perception différente. Dans la législation romaine, il peut être défini comme des biens hérités via la succession. De ce fait, le concept patrimoine apparaît au 17e siècle. À cette période, il désignait les choses anciennes. Dans les années, 1930, l’emploi de ce mot est plus connu dans le monde anglo-saxon. Pourtant, ce n’est qu’en 1950, que le patrimoine culturel a connu une ascendance fulgurante. Il concerne les objets utilisés par l’homme et sa sphère d’influence. Cette expression s’est diversifiée avec le temps, on trouve le patrimoine culturel, industriel et scientifique (Djoukui, 2016: 16-18). C’est aussi « l’ensemble de richesses d’ordre culturel-matériel et immatériel appartenant à une communauté, héritage du passé ou témoins du monde actuel » (Mombelli et Maso, sd cité par Wassouni, 2015: 5).

De ce fait, le concept du patrimoine est large, mais le point de convergence de ce dernier réside dans l’aspect de la conservation. Selon la loi n°2013/003 du 18 avril 2013 portant sur le patrimoine culturel au Cameroun, il est stipulé à son article 3 que, le patrimoine culturel est constitué des biens à la fois culturels matériels et immatériels. Il se classe comme suit: en suivant l’ancienneté, le régime de prospérité et l’intérêt revêtu à l’échelle locale ou nationale, en suivant également leur nature meuble ou immeuble et enfin le caractère immatériel. Ainsi, le patrimoine culturel apparaît comme une œuvre d’art dont il faut conserver[2].

2. CATEGORISATION DES PATRIMOINES AU CAMEROUN

Dans cette partie, nous allons mettre l’accent sur les différents patrimoines culturels que regorge ce pays. Dans ce cas, il convient de le citer. Cependant, ces patrimoines sont connus par les chefs traditionnels au Cameroun bien avant la colonisation. Puisque ces derniers utilisaient déjà ces lieux pour diverses motivations. Subséquemment, « les sites naturels et les composantes de la culture constituent des éléments très importants pour le décor des vacances de beaucoup de touristes: lacs, cours d’eau, aires protégées, paysages, reliefs, faune, flore, ouvrages ou édifices, traditions, savoir-faire, mode de vie, us et coutumes… » (Commission européenne, 2002: 15-16).

2.1. Patrimoines naturels ciblés au Cameroun

Le Cameroun est un pays caractérisé par une diversité culturelle, c’est qui explique le foisonnement de plusieurs ethnies dans ce pays. De la sorte, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, ce pays regorge des milieux naturels importants, au point où, cette diversité pousse Paul Tchawa a qualifié le Cameroun comme une Afrique en miniature (Tchawa, 2012). Il s’agit de se focaliser sur les patrimoines naturels et culturels. Le milieu naturel du Cameroun est très diversifié et comprend des reliefs sous diverses formes, l’hydrographie divergente, ainsi que la faune et la flore figurantes en fonction de l’environnement dans lequel vivent les hommes. S’agissant des reliefs du Cameroun, ils sont composés de plusieurs éléments. Chacun de lui a une forme particulière et ainsi que la spécificité vis-à-vis de la population locale, nationale et internationale. On a les Monts mandara avec un prolongement jusqu’à la partie septentrionale du Nigéria. Ces monts délimitent les frontières septentrionales du Cameroun et du Nigéria. Ils séparent la région de l’Extrême-Nord, du Borno State et de l’Adamawa State. Les Monts mandara sont classés dans la famille des hautes terres selon Tchawa (2012: 20-21).

D’autres monts également structurent le patrimoine naturel du Cameroun, il s’agit du Mont Manengouba, le Mont Cameroun, le Mont Bamboutos, le Mont Oku, le Pic de Rhumsiki, le plateau de Figuil, le plateau de l’Adamawa, la cuvette de la Bénoué, le Mont Tinguelin, les Gorge de Kola, les plaines du Diamaré, la falaise de Ngaoundéré, le Mayo Darle, les grottes de Nyem-Nyem, le Damouagare et de Boula, constituent également ces patrimoines naturels (Feicom, 2005 et CTIC, 2007 cité par Wassouni, 2015: 8-9). Ces éléments cités sont les patrimoines naturels les plus connus au Cameroun. Cependant, il existe d’autres qui sont moins connus. C’est le cas du Mont de Balda, un village situé près d’une dizaine de kilomètre au Nord de Bogo. Balda a connu son expansion durant l’avènement de Modibbo Hayatou, un des petits fils de Chehou Ousman Dan Fodio (Abubakar, 1970 ; Eldridge, 1976 ; Njeuma, 1978). C’est un patrımoine culturel important malgré que cette montagne de même cette localité ne soit pas aussi reconnue par cette l’institution de l’Organisation des Nations Unies qui est l’UNESCO[3]. Ensuite, figurent le Mayo-Kaliao de la ville de Maroua ainsi que le cours d’eau Melemel à Gazawa. Ces patrimoines sont peu connus contrairement à ceux qui ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. D’autres patrimoines sont également à évoquer.

Pour ce qui est de l’hydrographie, étant donné que c’est un pays à climat variable, le Cameroun a une hydrographie constituée de plusieurs éléments. Parmi ces éléments, figurent, au Nord-Cameroun les lacs, les fleuves à l’instar du Logone, le Mayo-Danay, le Mayo-Tsanga, le Djerem. Au Sud du Cameroun, se présentent le Wouri, la Sangha, la Sanaga, le Nkam, le Noun, le Lobo. Les chutes de Tello sont l’une des principales curiosités naturelles de la région de l’Adamaoua. Différentes de celles d’Ekom Nkam ou de la Lobé, elles sont aussi emblématiques et méritent véritablement le détour. Leur particularité réside dans la table rocheuse interrompant brutalement la tranquille rivière de Tello qui se trouve précipitée environ 45 mètres plus bas. Cette origine géologique est assez remarquable car, elle a créé une caverne naturelle d’un ume impressionnant à l’arrière des chutes. Un chemin et des bancs ont été aménagés pour admirer le spectacle depuis ce point de vue. Le site est bien aménagé et accessible pour tous, grâce à la construction d’escaliers avec balustrade. Un Boukarou en dur a été construit et permet d’admirer les chutes dans toute leur splendeur. Cette étape est idéale pour une pause pique-nique en famille. La visite en saison des pluies est recommandée même si elle complique un peu l’accès en véhicule[4]. Ces ensembles constituent le patrimoine naturel du Cameroun.

Photo 1: Chute de Tello

Diplomatie Traditionnelle et Conservation du Patrimoine au Cameroun: Historique et Methodes

Cliché: Mouhamadou Aminou Mamoudou, Tello, le 20 mars 2021

On observe sur cette photo la chute de Tello. À proximité de cette chute, se trouve une savane arbuste. Cet environnement est caractérisé par la saison pluvieuse où beaucoup d’arbres y poussent auprès de cette chute.

Pour ce qui est de la faune et de la flore, elles sont diversifiées au Cameroun. La faune au Nord-Cameroun, est constituée de plusieurs parcs, mais le plus connu est celui de Waza. Comme l’a souligné Debrincat, pour se donner le plus de chances possibles d’observer la faune africaine, vous devez vous rendre au Nord du pays dans le parc de Waza. Là, il y a les éléphants, les girafes, les hippopotames, les guépards, les buffles, les antilopes et mêmes les lions[5]. L’on a également le parc de Saint Gorille à Mengame qui est le domaine majoritaire des gorilles au Cameroun. On rencontre un nombre important de ces espèces dans tout le pays, le parc national de Takamanda qui abrite également les Gorilles et les reptiles. Il est à proximité de l’Etat Nigérian de Cross River. Au Nord-Cameroun, cela est l’œuvre de presque toutes les ethnies. Dans certaines maisons, on y trouve des moutons, des chèvres et les bœufs, dans la majorité des maisons peules. En ce qui concerne la faune domestique Wassouni, montre que dans la partie septentrionale du Cameroun, on la rencontre dans certains ménages (Wassouni, 2015: 10).

La flore est riche et variée au Cameroun. Dans chacune de régions, on trouve des flores qui confirment la réalité de la diversité culturelle du Cameroun. Dans la partie septentrionale du Cameroun, la flore est constituée des savanes arbustives et arborées soudano-guinéennes du plateau de l’Adamaoua, les savanes boisées et les forêts claires et sèches médico-soudaniennes (Wassouni, 2015: 10). Dans la partie Sud du Cameroun, la flore est composée de plusieurs espèces d’arbres et plantes. Dans la région de l’Est, du Centre et de l’Ouest se dénombre un certain nombre des forêts. Il s’agit des forêts typiquement danses qui offrent un paysage pittoresque à la flore camerounaise. Bref, le patrimoine naturel du Cameroun est très diversifié. Il se compose des reliefs, de l’hydrographie, de la faune et de la flore. Tous ces éléments se localisent dans toutes les dix régions de ce pays. Néanmoins, plusieurs patrimoines culturels sont également à énumérer au Cameroun. Dans toutes les dix régions du Cameroun, l’on rencontre une multitude de patrimoines culturels. Chacun de ces patrimoines se caractérise par son environnent et la présence d’une multitude ethnique vivant dans ces lieux.

2.2. Nomenclatures des patrimoines culturels

Le Cameroun comprend un nombre des patrimoines culturels importants qui le placent au niveau de l’UNESCO. Le patrimoine culturel « est issu d’un processus complexe de patrimonialisation propre à chaque pays qui le reconnaît comme un bien collectif. Sa valeur, longtemps envisagée sous son seul angle culturel, est désormais de plus en plus considérée par les acteurs du développement humain comme une ressource économique à mobiliser pour favoriser ce dernier » (Vernières, 2015: 7). Ici, ce patrimoine concerne l’architecture, les rites traditionnels, les festivités culturelles, les musées.

À propos de l’architecture comme patrimoine culturel, cette dernière est composée des lamidats, des sultanats, des lawanats, des modèles de constructions des peuples mousgoum, kotoko, les danses, dans la majorité de la partie septentrionale du Cameroun. L’architecture joue un rôle capital dans la conscience collective. Des personnes venues de part et d’autres lieux sont toujours émerveillées par cette architecture. Cela s’observe dans toutes les chefferies traditionnelles de la partie septentrionale du Cameroun. Les anciennes architectures des lamidats Maroua, Mindif et Bogo continuent d’émerveiller la population. S’agissant de cette architecture, se présentent les chefferies traditionnelles qui sont les gardiennes de tradition au Cameroun. Pendant, la période précoloniale, elles étaient les garants de tous les pouvoirs. Néanmoins, le déferlement colonial qu’a connu le continent africain a impacté sur ces dernières. Elles sont les premières institutions à être envahies et détruites. Malgré le fait de leur restreindre leur pouvoir, les chefferies traditionnelles sont les patrimoines culturels (Piou et al, 2012: 31).

Chez les peuples de Grassfields, à l’instar de Bamendjou et de Baméka, leur architecture traditionnelle constitue un patrimoine culturel. Parlant de Bameka, Djoukui considère l’organisation de leur chefferie comme un patrimoine culturel. Puisque, le mode de succession se fait de père en fils. Pour ce qui est de Bamendjou, cette chefferie traditionnelle, est un patrimoine culturel. Son architecture est ancienne et semble faire la curiosité de plusieurs visiteurs. C’est une entité sociopolitique fondée pendant la période précoloniale. Les diverses architectures que possède cette chefferie, confirment son ancienneté. La chefferie de Bamendjou est construite sous un modèle spécifiquement traditionnel. C’est l’une de rares chefferies traditionnelles de l’Ouest qui a gardé certaines parties de ses architectures depuis la période de sa création[6]. En fait, toutes les chefferies de l’Ouest possèdent presque la même architecture. Pour spécifier à propos des chefferies Bamiléké, il faut concevoir le terme bamiléké concerne tous les peuples de l’Ouest-Cameroun. Pour Mouiche, les bamiléké sont un peuple de l’Ouest Cameroun, cette appellation englobe les chefferies et des langues similaires dérivant d’un mouvement migratoire ambigu et des multiples conquêtes au XVIIIe siècle (Mouiche, 2013: 37).

Planche 1: Architecture de la chefferie de Bamendjou

Source: Archives privées Keussong Annie Flore et Leonard Chi Fonka, 2023

Cette planche montre la case de la chefférie de Bamendjou et son entrée. On observe que ces architectures sont bâties de façon traditionnelle, en utilisant des bois de plusieurs arbres de cet environnement.

Chez les Peuls, Kotoko et Mandara, on a les chefferies traditionnelles construites sous le modèle d’architecture ancienne. Il s’agit en majorité des lamidats peuls, des sultanats kotoko et mandara. Leur architecture est de style traditionnel. Tous les lamidats au Nord-Cameroun obéissent à cette architecture. À l’origine, dès leur implantation entre le XIXe et le XXe siècle, ils ont été bâtis avec un objectif précis, pour se défendre contre l’aggression extérieure. À cela, Bah précise: « la fortification est au centre de la stratégie précoloniale ou un réel équilibre offensif a donné naissance à des formes ingénieuses des systèmes défensifs remplissant convenablement leur rôle défensif » (Bah, 1985: 16).

   C’est à l’instar du lamidat Mindif. Ce lamidat est fondé au XIXe siècle par les peuls de clan Yillaga, suite à une conquête territoriale lancée par Modibbo Bouba Birowo. Il conquit la localité qui était à l’origine la propriété de Zoumaya (Eldridge, 1988). Ce lamidat constitue un des patrimoines culturels incontournables. L’ancien site de l’implantation de ce lamidat confirme cela. Dans cette même perspective Melchisedek souligne que, l’architecture est importante chez les peuples des Monts mandara. Elle fait l’objet d’attraction des peuples grâce à ses merveilles (Melchisedek, 2007).

Planche 2: Architecture de l’ancien lamidat de MindifArchitecture de l’ancien lamidat de Mindif



Cliché: Mouhamadou Aminou Mamoudou, Mindif le 18 avril 2018

Cette planche montre l’ancienne architecture du lamidat de Mindif. Ce lamidat était construit avec des briques faites en boue et mélangées avec la paille. On observe, les différentes parties de ce lamidat.

Les musées et autres architectures constituent le patrimoine culturel au Cameroun. Dans les chefferies de l’Ouest Cameroun, plusieurs musées ont été édifiés. C’est à l’instar du musée d’histoire et de culture du roi Bamoun. Ce musée magnifie l’histoire du peuple Bamoun. La dimension architecturale se dévoile dans sa splendeur et dans un réalisme impressionnant, mais non au fortuit, lequel présente ainsi les trois symboles significatifs de la tradition Bamoun, instaurés par le onzième monarque de Nshare, il s’agit du Roi Mbombo. Le serpent à deux têtes, symbole de la puissance de l’armée royale qui se déploie avec méthode auréolée d’une stratégie de neutraliser l’ennemi sur deux fronts. Ceci, de manière simultanée. Le double cloche symbole de la solidarité du peuple Bamoun, solidarité autour de l’idéal qui sanctifie les valeurs, l’idéal qui prône la paix et tout un ingrédient susceptible de couronner l’humanité. L’araignée quant à elle, a une expression d’un travail bien fait, précis et concis[7]. Ce musée est un patrimoine culturel au Cameroun et regorge divers objets de la civilisation Bamoune depuis la fondation de ce royaume par Nshare.

Dans la région du Nord également plus précisément à Rey, ce lamidat est un patrimoine culturel qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO[8]. Lamidat est fondé par les peuls de clan Yillaga dont l’origine remonte depuis le Mali (Eldridge, 1988). Il a su étendre son hégémonie au-delà des frontières du Cameroun pendant la période précoloniale. L’architecture fabuleuse que dispose cette entité sociopolitique suscite la curiosité de la part des personnes surtout des touristes occidentaux, qui ont visité ce lamidat. Dans la ville de Maroua aussi, le centre artisanal bien qu’il soit un lieu du tourisme, constitue également un patrimoine culturel pour le Cameroun en général et pour la ville de Maroua en particulier. Ce lieu offre un paysage fabuleux du fait qu’il est un symbole d’attraction de la part des touristes venus de la ville de Maroua, des autres régions ou même des autres pays. Parlant de cet Artisanat, Wassouni souligne que c’est un site qui a été créé pendant la période coloniale. Il conserve de nombreux vestiges du passé (Wassouni, 2012).

En conséquence, le musée du roi Bamoun, le lamidat de Rey ainsi que le marché artisanal de la ville de Maroua font partie du patrimoine culturel. Il regorge plusieurs vestiges de la période précoloniale, coloniale et post coloniale de l’histoire de ces peuples, y compris d’autres objets de valeurs qui attirent les touristes. Tout compte fait, le Cameroun compte un nombre important de patrimoines naturels et culturels qui symbolisent sa diversité culturelle. Ils continuent de susciter la curiosité des peuples, du moment où les chefs traditionnels ont des liens avec ces patrimoines.

Au Cameroun, les chefferies traditionnelles sont le modèle de la société. Le chef traditionnel qui, à la tête de son territoire veille strictement à la conservation de son patrimoine culturel matériel et immatériel. Pour cela, se pencher sur ces différents patrimoines culturels pour les chefs traditionnels revêt un intérêt particulier. Cependant, ils veillent strictement à sa conservation, ce qui nous amène à nous interroger sur les liens entre ces derniers et les patrimoines culturels existant dans leur territoire.

Etant donné que les chefferies traditionnelles sont le modèle de la gouvernance des peuples africains pendant la période précoloniale, ces dernières sont comme des Etats. Le respect des chefs traditionnels établis à la tête de chaque chefferie consiste à montrer sa grandeur. Dans toutes les chefferies traditionnelles du Cameroun, est réservé un espace propice pour la sauvegarde des objets qui datent de la fondation de ces entités sociopolitiques.            

Généralement, les objets trouvés sont classés dans certaines chefferies de manière ordonnée. Ces objets sont les habits, les trônes, le bâton de commandement, les instruments qui constituent les attributs du pouvoir d’un chef à l’instar des bagues et des couronnes. Au sujet des chefferies du Littoral, on retrouve des habits portés par les anciens rois de Douala, des couronnes datant de la période coloniale allemande. Pour le lamidat de Bogo, plusieurs objets ont été retrouvés dans le musée royal. Dans ce lamidat, figurent les habits des anciens lamibé à l’instar d’Alkibbadjé[9] et de Meetaleedji[10] du lamido Mouhammadou Oussoumanou, le Coran datant du lawan Sambo depuis 1804. Ce dernier s’est rendu à Gourin dans le but de faire allégeance à Ousman Dan Fodio et c’est à son retour qu’il avait apporté ce Coran écrit par les scribes peul de Gourin, plusieurs bâtons de commandement et bagues ainsi que les chaussures portées par les lamibé précédents ont été placées dans ce musée[11]. Dans le royaume Bamoun, figurent divers objets appartenant aux pères fondateurs de ce royaume.

Photo 2: musée du roi Bamoun

Source: archive de la sous-préfecture de Foumban, 02 mars 2023.

Cette photo montre le musée royal du roi Bamoun. Elle est construite sous le modèle d’un serpent et à son dessus, on observe une araignée. En vue de face, on observe deux cloches à l’entrée. Ce musée est représenté par deux têtes du serpent symbolisant le courage de l’armée royal et de l’araignée qui constitue un idéal pour la paix.

Ce patrimoine culturel placé dans ces différents musées royaux symbolise une expression d’hégémonie pour les chefs. Les chefs traditionnels intronisés sont forcément appelés à visiter ces musées. C’est un domaine de souveraineté comme le souligne cet informateur[12]. Ce patrimoine n’est pas que des objets anciens mais, ce sont des attributs du pouvoir qui permettent d’établir les liens entre les chefs traditionnels vivants et leurs ancêtres en particulier les chefs qui ont régné avant[13]. Plusieurs chefferies traditionnelles se sont inspirées du patrimoine culturel pour asseoir leur hégémonie, c’est à l’instar du lamidat de Mindif. Dans ce lamidat, le lamido Ahmadou Bouhari (1955-1991) avait son propre mythe. Ce mythe établi par ce lamido vise à maintenir son influence sur la population de Mindif. À cela, Sali Babani montre que c’est une stratégie d’influence qui se base sur le mythe de vautour qui est implanté sur le Pic de Mindif. Ce mythe stipule qu’il « est attaché à la montagne, un vautour dont le pouvoir est total sur la gente ailée. Le mythe dit également qu’il revient au vautour les yeux des proies dont les animaux ants se nourrissent. On pense que la fin du monde surviendrait si l’animal se libère de ses cordes ». Ce mythe initié par ce lamido vise à rechausser son influence comme le souligne Sali Babani (1997: 51).

Bref, Ahmadou Bouhari se sert de ce Pic de Mindif, qui est un patrimoine naturel pour étendre son influence sur la population de Mindif. Concernant le royaume Bamoun aussi, le musée lui-même reflète l’hégémonie du roi. Ce patrimoine culturel qui exprime le mythe de ce peuple, fondé sur le serpent, véhicule un message de bravoure de la dynastie de Nshare. Excepté, ce lien hégémonique qui lien ces chefferies et les patrimoines culturels, figure également un lien culturel.

Les chefferies traditionnelles sont des entités sociopolitiques qui ont rayonné pendant la période précoloniale. À cette époque, le chef avait le plein pouvoir jusqu’à l’invasion et la pacification du continent africain. Entre les chefs traditionnels et les patrimoines culturels, se dégage un rapport culturel. Malgré les affres de la colonisation, ces derniers sont restés les gardiens de traditions au Cameroun. Étant à la tête de ces institutions traditionnelles, ces chefs sont les dépositaires du patrimoine culturel qu’il soit matériel ou immatériel. Ils lient le monde des ancêtres et ceux des vivants. Pour la conservation de la richesse culturelle, les chefs traditionnels de l’Ouest effectuent le culte des ancêtres (Piou et al, 2012: 31). À la lumière de ce qui précède, les patrimoines culturels constituent une source de grandeur, un symbole d’influence et d’extension de leur pouvoir. Dans toutes les chefferies traditionnelles ont recours à ces derniers pour asseoir leur hégémonie. Avec le temps, la conservation de ces patrimoines culturels ne se fait qu’avec l’organisation des activités culturelles

3. Activites Culturelles: Methodes De Conservation Du Patrimoine Culturel

Dans le cadre de renforcement de leurs liens, les chefferies traditionnelles ont parfois recours à la culture. Celle-ci semble être un point commun entre certains peuples, Ce procédé diplomatique est bien aussi connu dans toutes les chefferies traditionnelles du Cameroun depuis leur fondation jusqu’à la période récente. Il s’agit ici, des activités culturelles, qui sont des activités qui favorisent les rencontres entre les artistes, les artisans, les travailleurs culturels et leurs concitoyens dans le but de promouvoir et faire connaitre les arts[14].

3.1. Fantasia

La « fantasia »[15] est un véritable moment de communion entre le souverain et son peuple. Les hommes montés sur leurs superbes chevaux renouvellent leur allégeance au lamido. Une exhibition chevaleresque qui rappelle d’ailleurs le temps des conquêtes peules. La fantasia était encore plus intéressante, lorsque le lamido en personne en fourche son cheval, rappelant par cet acte, qu’il est le tout premier guerrier de sa collectivité et que le cheval restera toujours l’animal et le patrimoine[16]. En plus, la fantasia est une « démonstration équestre traditionnelle typique du Nord du pays durant laquelle les notables musulmans à cheval se rendent à la mosquée. Véritable démonstration de force et de courage, la fantasia peut être considérée comme un art de la guerre et une cérémonie à la fois religieuse et maritale » (Nzefa, 2012: 142-143).

Cette fantasia organisée entre ces chefferies est à l’image du défilé ou de la parade militaire organisée par les Etats actuels. Cette fantasia est appelée Narja en fulfulde. Le lamido Bouba Birowo avait toujours l’habitude d’inviter les cavaliers des lamidats de Maroua et de Bogo. Ceci se faisait après la victoire contre les peuples païens[17]. Certes, ce défilé a pour but de renforcer leurs liens mais, parfois Bouba Birowo veut montrer la grandeur du clan Yillaga[18]. C’est également le cas dans le lamidat de Ngaoundéré, où cette fantasia occupe une place importante. Cette planche atteste cela.

Planche 3: Fantasia peule au lamidat de Ngaoundéré

Source: Archives de la préfecture de Ngaoundéré, 2018.

On observe sur cette planche, les cavaliers du lamidat de Ngaoundéré en pleine fantasia. De la course, au moment de la glorification, tous sont habillées en blanc, symbole de la paix pour ce lamidat.

Subséquemment, pour la conservation du patrimoine culturel au Nord-Cameroun, les lamibé ont toujours recours à la fantasia. Ce festival permet à ces chefs des terres de revivre la période des conquêtes peules dans l’Adamawa[19]. Si dans la partie septentrionale du Cameroun et en particulier dans les lamidats peuls, la fantasia semble être un moment idoine de conservation du patrimoine culturel, il faut comprendre que les peuples de l’Ouest-Cameroun, également ont recours à plusieurs mécanismes pour conserver le sien.

3.2. Rites traditionnels utilisés

Dans les sociétés bamiléké[20] les rites occupent une place prépondérante. Néanmoins le déferlement de la colonisation qu’a subie ce peuple, il continue de garder certaines valeurs. Les rites traditionnels sont l’une des caractéristiques de la civilisation d’un peuple. Ils constituent les traits caractéristiques de ce peuple comme l’a affirmé Tchoubé (2009). En ce qui concerne les rites à Baméka, nous avons la célébration des funérailles, le veuvage, le culte des crânes, la magie ou Nekang, la désignation et l’intronisation du roi, la sortie des jumeaux et assimilés, l’admission à s’asseoir sur un siège traditionnel qui participent de la longue liste des manifestations rituelles chez les Baméka comme chez tous les peuples Bamiléké. Ces différentes manifestations constituent des curiosités culturelles qui font la fierté de ce petit village[21].

Les fêtes et festivals culturels qui réunissent les personnes venues de divers horizons sont des moments d’exposition et d’exhibition qui font montrer la richesse culturelle du peuple Baméka. Elles permettent par le truchement des danses traditionnelles de valoriser et perpétuer la culture ancestrale de ce peuple. Les danses ont une place centrale dans la vie de ce peuple, pour la célébration des moments de réjouissance ainsi que ceux de peines tels que les funérailles et les danses des morts. Elles sont à la fois religieuses, mystiques et magiques. Ces danses structurent la société et elles sont en dernier ressort, signe de notabilité, de pouvoir ou d’appartenance à une caste comme le Tsu ou danse éléphant et le Gouh ou danse des chasseurs intrépides ainsi que le Kuifoh et le Meula. Certaines sont spécifiques aux femmes du pouvoir comme le Messoh et le Muteu. Le patrimoine culturel Baméka est donc très diversifié et riche en couleurs. Se transmettant de générations en générations (Djoukui, 2016: 51-52). Bref, les rites sont importants dans la stratégie de la conservation du patrimoine culturel dans la chefferie de Baméka. La planche ci-dessous atteste celà.

Planche 4: Festival culturel à Bameka

Source: Archives privées Keussong Annie Flore et Leonard Chi Fonka, 2023.

Sur cette planche, on observe le déroulement des manifestations culturelles dans le village de Baméka. Le peuple de Bameka s’adonne à cette festivité devant leur roi et la population spectatrice. Chacun de festivalier est déguisé selon le rythme de la danse qui symbolise les normes de la tradition du peuple Bameka.

CONCLUSION

En somme, les chefferies traditionnelles sont des institutions qui se sont appuyées sur leur tradition pour résister face aux affres de la colonisation. À la tête de ces entités sociopolitiques, les chefs dont le nom dépend de l’environnement (Lamido au Nord-Cameroun, Fo à l’Ouest, King dans le Littoral) sont de gardiens de leur tradition. Pour conserver leurs patrimoines culturels, ces derniers ont recours à la fantasia, les visites diplomatiques, le dialogue, l’envoie des cadeaux et des rites. Le patrimoine constitue un enjeu majeur, du moment qu’il a un rapport hégémonique et culturel avec ces seigneurs des terres. Divers patrimoines culturels ont servi de fortification pour les chefferies traditionnelles au Cameroun. Les peuples locaux y compris leurs chefs ne doivent pas minimiser les patrimoines. Raison pour laquelle, ces chefs sont des véritables conservateurs de ces derniers via des festivités culturelles.

A. Sources orales

Noms et prénoms de l’informateur

Ages

Qualités

Lieux et dates d’entretien

Alhadji Idrissou Amba

76 ans

Ex-commerçant

Mindif, le 20 octobre 2019

Keussong Annie Flore

35 ans

Enseignante

Douala, le 13 mars 2023

Bouba Hamadou

60 ans

Lawan

Madaka ; le 15 février 2019

Nisézété Klio

32 ans

Doctorant

Maroua, le 25 mars 2023

Ahmadou Oussoumanou

85 ans

Lamido de Bogo (1997-2022)

Bogo le 29 Juillet 2019

B. Sources écrites

1.      Anonyme, Url: http://whc.unesco.org/fr/etatsparties/cm/ consulté le 22 mars 2023.

2.      Anonyme, Url: https://www.crntl.fr consulté le 20 août 2019.

3.      Anonyme, Url: https://www.edition2015.com consulté le 26 août 2019.

4.      Anonyme, Url: https://www.evaneos.fr/cameroun/voyage/information-pratique/5656-faune-et-flore-au-cameroun/#:~:text=David%20DebrincatLa%20for%C3%AAt%20 consulté le 22 mars 2023.

5.      Anonyme, Url: https://www/thesaurus.gouv.qc.ca consulté le 20 août 2019.

6.      Bah, Thierno Mouctar (1985), Architecture militaire traditionnelle et poliorcétique dans le Soudan Occidental: du XVIIe à la fin du XIXè siècle, Yaoundé, Edition Clé/ACCT.

7.      Baskouda, Jean-Baptiste (2017). Les Kirdi du Nord-Cameroun: épreuves, courage et espérances. Presses de l’UCAC.

8.      Commission européenne (2002), Le patrimoine naturel et culturel au service d’un développement touristique durable dans les destinations touristiques non traditionnelles, Bruxelles, Direction générale des entreprises, Unité Tourisme.

9.      Djoukui Fotsing Maturine Noel (2006), « Valorisation touristique du patrimoine culturel et développement de Bameka ». Mémoire de DI.P.E.S. II en Géographie. Université de Yaoundé.

10.  Documentaire réalisé par MUPROD-FOUMBAN (2019), consulté le 23 mars 2023.

11.  Estelle Piou et al (2012), « La sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel au Cameroun», La Lettre de l’OCIM [En ligne], 139, mis en ligne le 01 janvier 2014. Url: http://journals.openedition.org/ocim/1026;DOI:10.4000/ocim.1026 consulté le 15 mai 2023.

12.  Ibrahim Mouiche (2013), « Dénomination et territorialité urbaines, chefferies traditionnelles et question identitaires en pays bamiléké au Cameroun » in Autre part 1 (N°64). Yaoundé.

13.  Keussong Annie Flore et Leonard Chi Fonka (2023), « Femme et pouvoir dans les chefféries de Bamendjou et de Bogo, xxe-xxie siècle ». Mémoire de DIPES II. Ecole Normale Supérieure de Maroua.

14.  Loi n°2013/003 du 18 avril (2013) portant sur le patrimoine culturel au Cameroun.

15.  Mamoudou (1999), « Les relations interlamidales dans l’Adamawa ; des origines à 1960 ». Mémoire de DEA en Histoire. Université de Ngaoundéré.

16.  Mamoudou (2004), « Les relations interlamidales de la fondation de l’émirat de l’Adamawa (1809) à 2000 ». Thèse de Doctorat (PhD) en Histoire. Université de Ngaoundéré.

17.  Melchisedek Chetima (2007), « Architecture et histoire dans les Monts Mandara du Cameroun (XVIe-XXe siècles). Le cas des Mafa, Mofu et Podokwo ». Mémoire de DEA en Histoire. Université de Ngaoundéré.

18.  Mohammadou Eldridge (1976), Les Peuls Férôbé de Diamaré, Maroua et Petté. Tokyo: ILCAA.

19.  Mouhamadou Aminou Mamoudou (2019), « La diplomatie traditionnelle entre les Lamidats de Maroua, Mindif et Bogo du XVIIIe au XXIe siècle ». Mémoire de Master en Histoire. Université de Maroua.

20.  Ndjidda Ali (2017), « Diplomatie traditionnelle, diplomatie locale et résolution des conflits dans la vallée du Logone entre le Cameroun et le Tchad du XIXe siècle à 2010.». Thèse de Doctorat (PhD) en Histoire. Université de Ngaoundéré.

21.  Njeuma Martin Zachary (1978), Fulani Hegemony in Yola (old Adamawa): 1809-1902, Yaoundé, Ceper.

22.  Nzefa, Sylvain Djache (2012), Les civilisations du Cameroun histoire, art, architecture et sociétés traditionnelles. Paris: la Route des chefferies.

23.  Paul Tchawa (2012), « Le Cameroun: une « Afrique en miniature » ? In Cahiers d’Outre-Mer, 259/Juillet-Septembre.

24.  Sa’ad Abubakar. (1970), The Emirate of Fombina: 1809-1903, Zaria.

25.  Sali, Babani (1997), « Le Lamido Ahmadou Bouhari de Mindif (1955-1991) ». Mémoire de Maîtrise en Histoire. Université de Ngaoundéré.

26.  Tchoube Sadeu Paul (2009), Le royaume Bamougoum, Contribution à l’étude de l’histoire et de la civilisation de l’Ouest Cameroun. Préface du Professeur Daniel Abwa, COEUR D’AFRIQUE.

27.  Vernières M. (dir.) (2011), Patrimoine et développement. Etudes pluridisciplinaires, Paris, GEMDEV-Karthala.

28.  Wassouni François (2015), « Patrimoine, tourisme et problématique du développement dans les régions septentrionales du Cameroun à l’heure de la décentralisation » in [Rapport de recherche] IFRA-Nigeria Working Papers Series 54, IFRA-Nigeria. ffhal-03480324.

29.  Yasminatou Hamadou Oumarou (2021), « Du lawanat au lamidat de Gazawa: jeux et enjeux d’une chefferie traditionnelle dans le Diamare de 1896 à 2020 ». Mémoire de Master en Histoire. Université de Maroua.



[1] Le Cameroun est l’un des pays qui incarne la diversité africaine au plus haut point qu’on appelle l’Afrique en miniature selon Nyamsi Franklin dans son émission sur Facebook intitulé: Nouvelles d’Afrique du 8 octobre 2024.

[2] Loi n°2013/003 du 18 avril 2013 portant sur le patrimoine culturel au Cameroun.

[3] Malgré ce manque de reconnaissance, la ville de Balda attire chaque année un nombre important des touristes venus de plusieurs parties du pays. Bien plus, la marre qui se situe derrière le lawanat de Balda ainsi que la montagne a fait l’objet des plusieurs visites des touristes britanniques, français…

[4] Pour y accéder à partir de la ville de Ngaoundéré, il faut prendre la D21 de Belel via Mbanrey. C’est une piste assez praticable qui ne nécessite pas l’utilisation d’une voiture de marque pickup en saison sèche, après 45 km et environ 1 heures et 30 minutes de piste. La direction des pistes est indiquée par un panneau, 2 km de piste permettent d’accéder à une zone aménagée avec un parking et un Boukarou. En saison des pluies l’usage d’un pickup est plus recommandé, notamment pour les deux derniers kilomètres avec la traversée à gué d’un cours d’eau incontournable.

[6] Entretien avec Keussong Annie Flore, 35 ans, Enseignante, Douala, le 13 mars 2023.

[7] Documentaire réalisé par MUPROD-FOUMBAN en 2019 et consulté le 23 mars 2023.

[8] http://whc.unesco.org/fr/etatsparties/cm/, consulté le 22 mars 2023.

[9] Appelée soutane en français, c’est une tunique portée par les rois et les érudits dans le monde musulman.

[10] C’est une écharpe de commandement qui constitue les attributs du pouvoir d’un dirigeant.

[11] Entretien avec Bouba Hamadou, 60 ans, Lawan, Madaka le 15 février 2019.

[12] Entretien avec Alhadji Idrissou Amba, 76 ans, Ex-commerçant, Mindif le 20 octobre 2019.

[13] Entretien avec Nisézété Klio, 32 ans, Doctorant, Maroua, le 25 mars 2023.

[14] https://www/thesaurus.gouv.qc.ca, consulté le 20 août 2019.

[15] Fantasia est appelée Narja en langue fulfulde.

[16] https://www.edition2015.com, consulté le 26 août 2019.

[17] Parfois, cette invitation se faisait lors des fêtes de l’Aïd al-Fitr et Aïd el-Adha, mais aussi en période d’intronisation du lamido.

[18] Entretien avec Ahmadou Oussoumanou, Lamido de Bogo (1997-2022), 85 ans, Bogo le 29 Juillet 2019.

[19] Il s’agit de l’entité politique commandée par Modibbo Adamawa. Elle comprenait une trentaine des lamidats.

[20] Quand on parle de Bamiléké, on fait allusion à tous les peuples de l’Ouest-Cameroun.

[21] Entretien avec Keussong Annie Flore, 35 ans, Enseignante, Douala, le 13 mars 2023. 

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