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Contraintes De L’emploi Des Pronoms Personnels En Français Langue Etrangere: Une Enquete Sur Un Groupe D’apprenants De Fle A L’universite Pedagogique De Pankshin

Citation: Dabis, E.D. & Kim, J.I. (2025). Contraintes De L’emploi Des Pronoms Personnels En Français Langue Etrangere: Une Enquete Sur Un Groupe D’apprenants De Fle A L’universite Pedagogique De Pankshin. Tasambo Journal of Language, Literature, and Culture, 4(2), 213-223. www.doi.org/10.36349/tjllc.2025.v04i02.023.

CONTRAINTES DE L’EMPLOI DES PRONOMS PERSONNELS EN FRANÇAIS LANGUE ETRANGERE: UNE ENQUETE SUR UN GROUPE D’APPRENANTS DE FLE A L’UNIVERSITE PEDAGOGIQUE DE PANKSHIN

Par

Ernest Demnaan Dabis
Federal University of Education, Pankshin, Nigeria
08032943733
demnaan@gmail.com

Et

John Iliya Kim Ph.D
Federal University of Lafia, Nigeria
08036346236
iliyajohnkim@gmail.com

Résumé

La contribution de cette étude va servir comme une possibilité de surmonter les défis de l’emploi des pronoms personnels chez le groupe spécifique d’apprenants en question et en général aux autres apprenants de Français Langue Etrangère ayant les mêmes défis. L'objectif principal est alors d'identifier et de décrire les erreurs qu’ils commettent quand ils emploient les pronoms personnels à l’oral ou à l’écrit. Pour ce faire, l'étude a utilisé trois sources de données. Tout d'abord, nous avons interrogé les enseignants de FLE sur les défis auxquels ils sont confrontés dans l'enseignement du français langue étrangère, notamment en ce qui concerne l’emploi des pronoms personnels. Ensuite, des sessions des interactions orales ont été organisées afin de pouvoir observer l’emploi des pronoms personnels chez les apprenants. Cette expérience a pu permettre l’observation et identification des contraintes de l’emploi des pronoms français. Nous leur avons également fait passer un test écrit. Enfin, quelques manuels utilisés pour enseigner le français à ces apprenants a été analysé pour voir comment les pronoms sont abordés. Les données recueillies ont ensuite été analysées pour expliquer les éléments identifiés comme difficultés chez les apprenants. Les résultats de cette étude ont montré que les apprenants ont un profil sociolinguistique complexe avec plusieurs langues acquises antérieurement, ce qui influence aussi leur apprentissage du FLE, notamment en ce qui concerne le sujet de cette étude.

Mots Clés: Contraintes, emploi des pronoms personnels, français langue étrangère, apprenants, erreurs

Introduction

Dans le cadre de l’apprentissage de toute langue, le but central est de pouvoir communiquer efficacement ; coder et décoder, faire passer un message et comprendre distinctement le message en question. En tout cas, il est pertinent que le discours soit fluide et cohérent, ce qui constitue le but central de l’apprentissage d’une langue étrangère comme le français. Bref, tout élément linguistique composant un discours est très essentiel dans la communication. Les constatations que nous avons faites de quelques difficultés en ce qui concerne l’emploi des pronoms personnels chez un groupe d’apprenants au cours des années ont abouti à la conception de cette étude. Les pronoms personnels et leurs emplois pose des défis aux apprenants et par conséquent a la communication dans la langue cible. Voilà la motivation pour cette étude, d’analyser pourquoi ces difficultés, leurs natures et comment les surmonter.

  Problématique

L’apprentissage d’une langue est un processus cognitif quelquefois complexe. Ceci est notamment vrai, lorsque l’apprenant utilise plusieurs langues dans sa vie quotidienne. C’est le cas d’un groupe d’apprenants de FLE à l’Université Pédagogique de Pankshin, qui utilisent quotidiennement d’autres langues indigènes et l’anglais. Le français ne vient qu’à la troisième ou quatrième place. Il s’agit d’un contexte linguistique complexe, où de nombreux facteurs interdépendants sont impliqués. C’est une situation linguistique dans laquelle chaque langue est attribuée un rôle spécifique. Ceci est également pénible psychologiquement pour les apprenants du français qui font face à des difficultés d’apprentissage d’une langue étrangère. Au fur et à mesure, on constate que l’apprentissage et l’emploi des pronoms personnels par les apprenants pose beaucoup de difficultés. Ces apprenants n’ont pas les connaissances requises sur les pronoms personnels. Bel et bien, ce n’est qu’en utilisant les parties du discours comme il faut qu’un apprenant arrive à s’exprimer couramment.

Objectifs De La Recherche

Cette étude a pour but de cerner le contexte d’apprentissage et d’enseignement des pronoms pour le cas des apprenants du FLE de première et deuxième année de la licence à l’Université Pédagogique de Pankshin. Pour ce faire, nous avons considéré quatre objectifs précis qui sont:

a.      Relever la typologie des erreurs liées aux pronoms personnels du français commises par le groupe d’apprenants sous étude.

b.      Identifier les sources possibles des erreurs

c.       Déterminer les difficultés rencontrées par les élèves par rapport à l’apprentissage des pronoms personnels

d.     Identifier la place accordée aux pronoms personnels dans le programme et dans le manuel utilisé dans l’enseignement du français.

Questions De Recherche

Tout au long de cette étude, nous cherchons à répondre aux questions suivantes:

a)      Quelles erreurs liées aux pronoms personnels du français peut-on dégager dans la production écrite ou orale de ces apprenants du FLE ?

b)      Quelle est la source possible des erreurs commises par les élèves quant aux pronoms personnels?

c)      Quelles sont les difficultés rencontrées par les apprenants par rapport à l’apprentissage des pronoms personnels ?

d)      Comment les pronoms personnels sont-ils abordés dans le programme et dans les manuels utilisés ?

  Justification De L’etude

Une bonne maitrise de la langue française serait un outil fondamental pour le développement des apprenants de FLE sur les plans académique, social et économique. A cet égard, l’importance de l’emploie efficace des pronoms personnels et son rôle dans le développement des compétences communicatives des apprenants, cette étude vise à identifier les mesures appropriées qui aiderait au redressement de la situation qui prévaut.

i)       Aux responsables de la conception des programmes scolaires à tous les niveaux de formation en FLE.

ii)     Aux professeurs, praticiens sur le terrain, qui pourraient se servir de ces résultats pour adapter l’enseignement du français au besoin des apprenants.

iii)   Aux autres chercheurs, qui pourraient également utiliser ces résultats, pour améliorer la pédagogie de la recherche, dans le domaine de la linguistique appliquée.

iv)   Aux auteurs des manuels et ou méthodes, qui seraient en mesure de se rendre compte des difficultés des apprenants en ce qui concerne l’emploi de pronoms.

Revue De La Littérature

Bon nombre de chercheurs, dont Corder (1980), Galles et Diaz (2012) s’accordent pour affirmer que le plus souvent, les apprenants d’une langue étrangère (LE) parlent déjà leur propre langue maternelle. D’après ces experts, les apprenants de LE commettent des erreurs à cause de l’influence de L1. Il s’avère donc nécessaire d’avoir la définition de ce terme. D’après certains linguistes, l’erreur est une déviation notable et systématique par rapport à la norme de la langue étrangère faite par l’apprenant de cette langue. Le petit Robert (2000) définit une erreur comme un état d’esprit qui prend pour vrai ce qui est faux. Les travaux de Dulay (1982) et son collaborateur, Larsen (1992), prennent le terme erreur comme un(e) déviation/écart systématique, fait(e) par l'apprenant de LE, qui n'a pas encore maîtrisé les règles de celle-ci. L'apprenant ne peut pas corriger ses erreurs lui-même parce qu'il s'agit d'un produit reflétant son niveau actuel de développement en LE.

Il est important de faire la distinction entre l’erreur et la faute. La faute est une déviation de performance, qui se réfère à l'utilisation incorrecte des éléments linguistiques d'un système connu. Selon Galles et Diaz (2012), les fautes sont courantes dans presque toutes les performances linguistiques. Cependant, on peut facilement les corriger soi-même. Brown (1994), Larsen (1992) et Richards et al (1985) soutiennent qu’une faute peut résulter de la fatigue, l’excitation, la peur, le glissement de langue, le manque d'attention, l’indécision, la négligence, ou d’autres aspects de la performance. Quant au célèbre linguiste, Chomsky (1956, 1965), il fait la distinction entre la faute et l’erreur en appliquant les notions bien connues: la performance et la compétence. Ainsi, la faute appartient au domaine de la performance (l'utilisation réelle de la langue dans des situations concrètes) tandis que l’erreur appartient au domaine de la compétence (connaissance limitée du fonctionnement de LE par l’apprenant.

Typologies D’erreurs

Les chercheurs ne s’accordent toujours pas sur la catégorisation d’erreurs. Il y en a qui disent qu’il y a deux types d’erreurs (Burt et Kiparsky, 1975). D’autres établissent trois catégories d’erreurs (Norrish, 1983, Khansir, 2012). Et encore un groupe d’auteurs dont Corder (1981), James (1998), Richards (1974), Dulay, Burt et Krashen (1982), Kernou (2015), Khalifa (2018) entre autres relèvent quatre typologies d’erreurs à savoir:

i) Omission: c'est l'absence d'un objet qui devrait apparaître dans un énoncé bien formé, ii) Addition: c'est la présence d'un élément qui ne devrait pas apparaître dans un énoncé bien formé, iii) Le choix inapproprié de mot: c'est l'utilisation de la mauvaise forme du morphème ou de la structure, iv) Mauvais ordre: c'est l’intégration incorrecte d'un morphème ou d'un groupe de morphèmes dans une énonciation.

Sources Possibles Des Erreurs

Erreurs Interlinguales

Ce sont des erreurs résultant de l'utilisation d'éléments de L1 ou d’une autre langue de l’apprenant (comme cela est souvent le cas en Afrique), dans LE. Ce sont des erreurs d’interférence. En effet, Apasu (2018), Johansson (2008), soutiennent l’avis de Richards (1971,1974), en disant que les erreurs linguistiques peuvent se produire pour un certain nombre de raisons, mais la plupart d’entre elles sont interlinguales. Cela veut dire qu’elles résultent de l'influence de la langue maternelle ou d’autres langues parlées par l’apprenant.

Erreurs Intra Linguales

Ces erreurs surviennent au cours du processus de l'apprentissage de LE. Elles reflètent les caractéristiques générales de l'apprentissage des règles de LE. Lennon (2008) soutient Richards (1971) en disant que beaucoup d’erreurs commises par les apprenants de LE, sur les formes irrégulières de verbes et de noms sont intra linguales. Il s'agit d’erreurs survenant de la langue cible de fois en appliquant même une règle.

Emploi Des Pronoms Personnels Sujets

D’abord: le pronom personnel sujet « je » désigne la personne qui parle. Le pronom personnel « tu » désigne la deuxième personne du singulier, que celle-ci soit masculine ou féminine. D’après Dubois et René (2009), il existe une forme de « nous » qu’il qualifie de nous de majesté et sympathie. Cette forme est employée dans le style officiel pour donner l’autorité à ce qu’on dit. Par ailleurs, en plus de désigner la 2ème personne du pluriel, « vous » est aussi utilisé pour s'adresser à une personne, à qui on veut témoigner du respect, ou une certaine distance par rapport à son âge ou son statut social. Le pronom personnel « elles/ils » indique plusieurs personnes, animaux, ou choses. Il peut également s’agir de termes abstraits du genre féminin. « Ils » indique plusieurs personnes, animaux, ou choses. « Ils » indique plusieurs personnes, animaux, ou choses. Etc.

Pronoms Personnels Toniques

Grégoire et Kostuck (2012) soulignent que le pronom tonique a les mêmes emplois qu'un nom. Soulignons que les pronoms personnels toniques ne remplacent que des êtres animés. Leur fonction principale est de mettre l’accent sur la personne dont on parle. Selon les grammairiens Chollet et Robert (2009), la catégorie des pronoms personnels toniques est composée de moi, toi, lui, soi, nous, vous, elles et eux.

Pronoms Personnels Compléments

Le pronom complément (me, te, le/la, nous, vous, les) joue le rôle d’éviter la répétition d’un nom complément. On les met avant le verbe. Le pronom complément d’objet direct (COD) remplace le nom d’une personne, d’un animal ou d’une chose. Il répond à la question qui ? lorsqu’il s’agit d’une personne, ou quoi ? lorsqu’il s’agit d’une chose. Le pronom complément d’objet indirects (COI): me, te, lui, nous, vous, leur) remplace le nom d’une personne ou d’un animal, qui est précédé des prépositions à. Il répond toujours aux questions à qui/de qui ? ou à quoi/de quoi ? Ludivine et al. (2015) signale que le pronom COI est mis avant le verbe. Le pronom complément en remplace un complément, introduit par un partitif (de, de la, du, des), dont il exprime une quantité indéterminée, un nom ou une phrase précédée par de (Grégoire 2013). Par contre, y remplace un complément (COI) précédé par une préposition telles que à, dans, chez, sous, en, sur, entre autres.). Par ailleurs, les pronoms le, en et y remplacent soit un groupe de mots, soit une phrase toute entière. Selon Bouclarès et Jean (2000) on les qualifie de pronoms neutres, car ceux-ci ne représentent pas un mot marqué par le genre ou le nombre.

Accord Des Pronoms Personnels

Le choix des pronoms personnels se fait en fonction de leur emploi, genre, personne ou nombre, lorsqu’ils désignent des personnes ou des objets inanimés (Dubois et René, 2009). Cependant, le pronom de la 3ème personne peut être du genre neutre, s’il remplace un adjectif ou une préposition. Selon Delatour et al. (2004), Jubb et Rouxeville (2014), lorsqu'il y a plus d'un pronom dans une phrase, l'utilisation des pronoms devrait suivre un ordre grammatical bien précis comme le suivant: Sujet + me, te, se, nous, vous, se + le, la, les + lui, leur + y, en + Verbe

Theories Relatives a L’apprentissage De Langue Etrangere 

Il existe de nombreuses théories, qui tentent d’expliquer les défis qui se posent, lors de l’apprentissage des langues étrangères. Nous en avons discuté celles qui pourraient s’avérer utiles à ce travail. Voyons d’abord les théories de behaviorisme, Halliday et Vygotsky. Le béhaviorisme, en tant que théorie générale de l'apprentissage de LE, était populaire jusqu'à la fin des années 1960. L'apprentissage d’une langue est considéré comme l’acquisition d'habitudes, par le biais des schémas répétés de stimulus, réponses et renforcement. Les erreurs commises par les apprenants de LE devraient être immédiatement corrigées par l'enseignant, afin d’éviter la répétition de mauvaises habitudes. Le but est d'éviter les erreurs autant que possible, dans l'enseignement et la pratique des langues. Les erreurs de LE sont considérées comme le résultat des habitudes de L1, transférées à la langue cible (Lennon, 2008).

Ensuite, les théories de Halliday et Vygotsky se focalisent sur l’l'acquisition et l’apprentissage de LE dans un contexte social. Elles sont complémentaires sur la nature du langage, le développement du langage et l'apprentissage de celui-ci (Wells,1994). La théorie de Halliday (1993) considère tout apprentissage comme une forme de développement du langage qui donne un sens potentiel à travers la fonction interpersonnelle et textuelle. D’après lui, la langue fait partie de presque tous les aspects de la vie humaine. Elle met l'accent sur trois aspects du développement du langage chez l’apprenant: l'apprentissage de la langue, l'apprentissage à travers la langue et l'apprentissage à peu près la langue. La théorie de Vygotsky (l'interactionniste social) met l'accent sur le rôle de l'interaction sociale dans l’apprentissage et l'acquisition de LE. Le point fort de cet auteur est qu’un élève apprend via l’interaction, en communiquant avec les autres locuteurs (Vygotsky,1978). Dans ce contexte, l’interaction social implique le contact entre: l'apprenant et l'enseignant, les autres locuteurs natifs comme les parents, et les locuteurs non natifs (Vygotsky, 1978, 1987, Mulyani, 2009). Cette théorie prend en compte à la fois, les facteurs innés et les facteurs environnementaux, dans le processus d'apprentissage de LE (Larsen-Freeman et Long, 1991). Signalons ici que la connaissance et la maitrise de la langue par l’apprenant s'épanouit via l’interaction sociale. Comme signalé ci-dessus, cette théorie met l'accent sur le rôle de l'environnement et l'utilisation de la langue dans l'apprentissage de LE, les apports reçus par l'apprenant de LE, la production par l'apprenant de LE et le rôle de l'interaction et de la négociation.

Theories Linguistiques Relatives a Notre Etude Et Le Choix Du Cadre Theorique

Théorie d’Analyse Contrastive (AC)

La théorie de l’analyse contrastive (AC) était conçue en 1940 par Carpenter Fries. Elle a été relancée par son collègue Robert Lado en 1957. Selon cette théorie, chaque langue a sa propre structure. Fondamentalement, l'acquisition de L1 et celle d’une langue étrangère (LE) diffèrent dans la mesure où cette dernière s'apprend après la maîtrise de L1, avec interférence et résistance linguistiques. Ainsi, l’apprentissage de LE subit, inévitablement, l’influence de L1. Cela implique des perceptions, jugements et des choix, sur ce qui est susceptible de fonctionner ou non, dans la structure de LE. D’après Kante (2015), il s’agirait d’un processus cognitif extrêmement complexe. Selon Johansson (2008) et Kanté (2015), sur la base de cette théorie, il serait donc possible de prévoir les difficultés des apprenants de LE. Il serait également possible de développer des stratégies pédagogiques, permettant de rendre l'enseignement de LE plus efficace. Dans leur étude d'analyse des erreurs chez des apprenants coréens, Bagheri et Heydari (2012) remarquent que le pourcentage d’erreurs occasionnées par le transfert des connaissances de L1 était extrêmement élevé. Ceci au contraire d’erreurs de surgénéralisation. En effet, Kanté (2015) et d’autres adeptes contemporains de la théorie d’AC sont d’accord avec ces observations. Malgré son rôle prépondérant, de rendre compte d’erreurs des apprenants de LE, les critiques ne manquent pas. Les opposants de la théorie de l’AC soulèvent le fait que celle-ci:

i)       Se concentre sur les différences entre L1 et LE, et ignore d’autres facteurs, qui peuvent également affecter la performance. Par exemple, les stratégies d'apprentissage et de communication, l’institution, l’enseignant, le contexte linguistique, entre autres.

ii)     De nombreuses difficultés, prévues par l’AC ne se manifestent pas dans le rendement réel de l'apprenant. Alors que de nombreuses erreurs, survenant dans le rendement de l'apprenant, ne sont pas toujours prévues par l'AC (Johansson, 2008)

Théorie d’Analyse des Erreurs (AE)

L’utilisation de l’analyse des erreurs (AE), en vue de soutenir l’apprentissage de la langue française, s’est fait à la première fois au Congo en Afrique. Ce travail était réalisé en vue d’élaborer un manuel. On s’est servi de la première grille typologique de l’analyse des erreurs, connue sous le nom de BELC. Nous nous sommes inspirés de la version récente de la grille, pour faire l’analyse des erreurs, commises par les apprenants de notre échantillon.

 En effet, la théorie d’AE a trois points forts: Tout d’abord, c’est un outil qui permet à l'enseignant d’entreprendre une analyse systématique dans le but de savoir si l'apprenant a progressé vers les objectifs fixés. Cela permet également d’avoir une idée de ce qui lui reste à apprendre, Ensuite, l’application de la théorie d’AE fournit aux chercheurs des connaissances utiles sur l’apprentissage de LE. Celle-ci laisse aussi voir les stratégies ou les procédures que l'apprenant utilise pour découvrir les aspects divers de LE. Finalement, dans la perspective de cette théorie, on considère les erreurs de l’apprenant de LE comme une étape indispensable. Selon les adeptes de cette théorie, les erreurs systématiques de l’apprenant de LE peuvent être considérées comme un mécanisme qui permet à l'apprenant d’apprendre (Corder, 1967, p.167, Corder, 1974, 1981). Remarquons toutefois que l’analyse des erreurs est un travail laborieux. Cependant, celui-ci s’avère très utile, dans la mesure où il permet d’établir la performance des apprenants de LE, à un stade donné de l’apprentissage. Pour tirer les bénéfices de cette théorie, il faudrait suivre des étapes précises (Corder, 1974, Ellis 1994):

a.      Faire la collecte de données de LE de l’apprenant,

b.      Faire l’identification des erreurs de l’apprenant de LE,

c.       Faire la description et la classification en types d'erreurs,

Les affirmations de Sharma (1980) nous semblent appropriées pour conclure cette partie de notre étude. L’AE peut apporter un soutien solide à l'enseignement correctif, car elle met en évidence, à la fois, les succès et les échecs du programme scolaire. En effet, l’avantage principal, de baser l’enseignement des langues étrangères sur cette théorie, est qu’on peut concevoir des matériels didactiques appropriés. Cela est possible dû au fait qu’elle est capable de tenir compte des  difficultés spécifiques au groupe cible d’apprenants de LE.  

Théorie de l’Inter-langue (IL)

Au début, le transfert des connaissances de L1 à L.E était considéré comme un obstacle à l'apprentissage de LE.  Cependant, au cours du temps, Selinker (1972), a conçu la théorie de l’inter-langue, qui a révélé l'utilité de ces erreurs. Ses collaborateurs, Lennon (2008) Al-khresheh (2015) Gitsaki (2018) sont d’accord avec lui, et soutiennent le fondement de cette théorie de l’inter-langue. Dans la perspective de cette théorie, il s’agirait d’un processus caractérisé par:

a.      Le transfert de connaissances de L1 à LE et la sur-généralisation des règles grammaticales de celle-ci,

b.      L’utilisation des connaissances de LE mal maîtrisées,

c.       Les stratégies d'apprentissage de LE mal conçues et mal maîtrisées.

Les spécialistes de la linguistique pédagogique, dont Johansson (2008), soutiennent cette théorie, en affirmant que ces erreurs font partie d’un processus créatif et incontournable de l'apprentissage de LE.  Selinker (1972) donne les points forts de la théorie de l’inter-langue comme étant:

a.      Un outil qui permet à l'enseignant, d’entreprendre une analyse systématique, dans le but de savoir si l'apprenant a progressé vers les objectifs fixés.

b.      L’application de la théorie de l’inter-langue laisse voir les stratégies et les procédures que l'apprenant utilise, pour découvrir les aspects divers de LE.

c.       Exige l’explication des écarts entre la performance de l’apprenant, à un stade donné de l’apprentissage de LE, et la cible visée de l’enseignement. Cela oblige l’enseignant d’identifier les difficultés et les besoins linguistiques de l'apprenant à chaque stade de l'apprentissage de LE.

d.     La théorie de l’inter-langue peut apporter un soutien solide à l'enseignement correctif, car elle met en évidence les points forts et les faiblesses du programme.  

En dépit de son utilité, dans le domaine de l’apprentissage de LE, cette théorie ne manque pas des critiques. Selon certains, elle se concentre sur l’évolution linguistique des apprenants de LE. Par conséquent, la théorie selon ces critiques est incapable de rendre compte des insuffisances des éléments extralinguistiques tels que l’enseignant, le manuel, l’institution scolaire et le contexte linguistique.

Bref, chacun des théories identifiées dans cette étude comporte des points forts et des faiblesses. En dépit de leur utilité, elles ne peuvent pas identifier toutes les difficultés d'apprentissage de LE (Schachter et Murcia (1977) et Kanté (2015). L’AC se concentre largement sur les erreurs sans prenant en compte l’évolution de l’apprenant.

Methodologie De Recherche                    

Cette étude est aussi à la fois descriptive et analytique car les données de types qualitatif et quantitatif y ont été abordées du fait que nous y traitons des données chiffrées et sous forme de fréquences ainsi que des données descriptives. Nous avons traité des données provenant de trois sources, notamment ; l’apprenant, l’enseignant et les matériels pédagogiques.

Outils De Collecte De Donnees

Pour le recueil de données, nous nous sommes servis dans un premier temps, des sessions d’interactions orales pour établir leurs profils sociolinguistiques et autres informations relatives à l’apprentissage des pronoms personnels. Ensuite, un test écrit a été administré dans le but de saisir les difficultés, voire les erreurs repérables dans leur expression écrite par rapport à l’emploi des pronoms personnels en français.  Ensuite, nous avons déployé un guide d’entretien ciblant les enseignants et portant sur leur expérience pratique de l’enseignement des pronoms personnels.

Le Corpus

Notre corpus a compris quatre composantes. Premièrement, nous avons eu affaire aux réponses écrites des élèves relevées à partir d’un test écrit. Ensuite, nous étions intéressés par la production écrite et orale des élèves. L’étude a également abordé les réponses enregistrées de la part des enseignants suite à un entretien dirigé portant sur les défis qu’ils rencontrent par rapport l’enseignement du FLE surtout les pronoms personnels.

Echantillon Et Techniques D’echantillonnage

Nous avons recouru à l’échantillonnage par choisir la première et deuxième année de la licence pour l’étude, la première année est composée de 22 apprenants alors que la deuxième est composée de 27 apprenants, au total 49 apprenants. Ces deux niveaux nous ont permis d’effectuer des comparaisons et recherches relatives à la performance des élèves quant à la maitrise des pronoms personnels, en fonction de leur niveau scolaire.

Methodes Et Outils De Collecte De Donnees

Dans notre étude, les données étaient récoltées de trois sources à savoir:

a.      Les données provenant des apprenants (par questionnaire)

b.      Les données provenant des enseignants (entretiens/observations)

c.       Les données provenant des documents pédagogiques

Analyse des erreurs relatives à l’emploi des pronoms personnels

Erreurs portant sur la confusion des pronoms ou le choix erroné des pronoms. Dans le cas de notre étude, cela veut dire les apprenants confondent les pronoms, et font des choix erronés, ces erreurs sont:

a.      Erreurs de la confusion totale du pronom personnel sujet

b.      Choix erroné de pronom tonique

c.       Emploi erronée des pronoms compléments

d.     Emploi erroné de pronom complément d’objet direct (COD).

Erreurs Portant Sur La Place Erronee Du Pronom Personnel

Il paraît que certains apprenants faisaient le bon choix de pronoms. Cependant, ils ne savaient pas où les placer. Dans les cas extrêmes, ils faisaient un mauvais choix et, en même temps, ils avaient des difficultés d’emplacement des pronoms COD.

Observation Du Deroulement D’une Classe De Fle Dans Un Contexte Multilingue

L’enseignement du FLE au Nigeria se fait dans un contexte multilingue, où l’anglais comme langue officielle et plus de 400 langues ethniques coexistent. Les pratiques linguistiques des apprenants/enseignants, à l’école et hors de celle-ci, témoignent l’existence d’un communauté linguistique intense dont les effets se reflètent dans les activités pédagogiques de la classe de FLE. L’observation du déroulement des classes de FLE nous a permis de voir les orientations des pratiques pédagogiques des enseignants de français dans le contexte de l’étude. L’analyse des données recueillies permet d’apprécier les méthodes employées et la nature multilingue d’interactions.

Conclusion

Concernant les typologies et sources possibles des erreurs dans l’emploi des pronoms personnels, nous avons constaté que les élèves commettaient des erreurs de types intra- linguales et interlinguales. En effet, une grande partie des erreurs commises par les apprenants sont intra linguales. Cependant, il y a encore un nombre considérable d’erreurs provenant d’interférence de la langue maternelle des apprenants, autrement appelées les erreurs interlinguales. La plupart de ces erreurs sont celles d’une confusion entre des différents types de pronoms notamment: l’emplacement, l’omission, mauvais ordre et l’ajout des pronoms personnels. La situation est encore compliquée concernant la confusion de l’emploi des pronoms compléments. En plus, les apprenants commettent beaucoup d’autres erreurs portant sur d’autres catégories grammaticales. Ceci montre qu’il existe d’autres défis par rapport à l’apprentissage du FLE à part de ce que nous venons d’identifier.

En ce qui concerne les difficultés rencontrées par les apprenants du FLE à l’égard de l'emploi des pronoms personnels, ils ont souligné six problèmes qu’ils rencontrent par rapport à l’emploi des pronoms personnels. Ces problèmes comprennent: les difficultés de distinguer les pronoms en raison de leur nombre élevé, les difficultés de savoir où mettre le pronom, la subtilité complexe de la langue française par rapport aux langues déjà apprises, et le manque de temps et des livres pour assimiler les connaissances requises sur les pronoms personnels. Il paraît que la question de matériels didactiques tels que des livres, dictionnaires, ordinateurs, radio, télévision, entre autres, est aussi l’un des contraintes particulières chez les apprenants. Les apprenants et les enseignants ont les défis de l’insuffisance de matériels didactiques et les difficultés dans l’accès de ceux-ci.

De cette étude, nous avons constaté que les erreurs commises par les apprenants avaient des sources diverses comme l’interférence (transfert négatif), contexte d’apprentissage et la stratégie de communication comme l’évitement et la simplification. Pourtant, il paraît que la plupart de ces erreurs sont d’intra linguales, celles-ci résultent à la mauvaise application des règles de l’emploi des pronoms.

Recommandations

Pour le redressement et amélioration de la situation d’enseignement et d’apprentissage des pronoms personnels, nous recommandons les cinq pistes de remédiations:

i)       Nous proposons que les experts nigérians en collaboration avec d’autres maisons d’édition bien connues rédigent des manuels qui prennent en compte le contexte nigérian et que les manuels existants doivent être adaptés au contexte et aux besoins des apprenants nigérians.

ii)     En raison de l'absence de formation continue et séminaires pour les enseignants, il devient nécessaire de se pencher sur cette question avec un effet immédiat afin d'améliorer les compétences des enseignants.

iii)   Nous recommandons que le gouvernement assure la disponibilité et l’accessibilité de matériels didactiques adéquats. Ceci aidera la performance des apprenants du FLE.

iv)   Le temps consacré à la didactique du français devrait être rectifié. Nous recommandons que les concepteurs du programme doivent en actualiser.

v)      En ce qui concerne les méthodes didactiques dont s’inspirent les manuels utilisés, le recours aux manuels qui privilégient l’intégration de l’approche actionnelle est recommandé.

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